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5.2.07

La Promesse

Je ne sais pas ce qui me pousse à écrire. Je ne sais pas ce qui me pousse à endosser ce rôle, cette imposture. Ecrire est un sale boulot, un boulot de solitude, de démence. On se retrouve assis à sa table à cracher une répugnante bouillie d'égo suintant et de besoin maladif de reconnaissance. On écrit quand on ne peut s'exprimer autrement.

Les personnages de romans sont bien souvent plus intéressants que les personnes réelles. Ils s'offrent à vous sans demander leur reste.
Mettre son temps à profit, utiliser du mieux possible le temps qui vous est imparti. Avec le vague pressentiment de la mort qui rôde et qui gagne chaque jour un peu plus de terrain si l'on y prend pas garde. Ne pas se laisser réduire au silence, trouver son moyen de rire, de pleurer, de hurler, de murmurer, etc.

Chaque nouvelle que je termine me fait l'impression d'être la dernière. Je me demande comment je vais bien pouvoir faire pour pondre encore dix petites pages qui se tiennent. Ce n'est pourtant pas un problème d'idées, les idées affluent par wagons entiers, mais lorsqu'il s'agit de se foutre le cul sur sa chaise alors tout se mélange, tout devient flou. La plupart du temps j'abandonne avant même d'avoir essayé.

Je n'attends plus des autres qu'ils me fassent du bien, je tire les dernières barres et je fixe le plafond pendant un long moment, il y a mille choses que je voudrais faire mais je reste cloué sur mon lit, incapable de bouger.
Les nuits passées à attendre que l'aube charrie son lot de prommesses, les cicatrices imprimées en filigrane sur le papier en guise de testament, en avant pour une autre danse avec le démon...

Matthieu
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