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5.4.07

Nue, C'était Horrible

Nue. Je n’aurais jamais pensé qu’elle serait aussi belle nue.
La première fois que je l’ai vue, c’était à un arrêt de bus, en plein hiver, elle portait un énorme manteau, si énorme qu’elle avait a peine allure humaine, c’était horrible.
Elle ressemblait à un monstre, à un sale type genre bonhomme Michelin perdue sous moins 40 à Montréal.
Pourtant, je ne sais pas pourquoi mais j’ai tout de suite était attiré par elle.
Elle semblait pas tellement belle, carrément pas très jolie mais on pouvait sentir une douceur, une fragilité qui était irrésistible chez elle.
Alors ça était comme une évidence, il fallait que j’aille lui parler et cela même si elle était mal habillée et qu’elle avait une démarche carrément bizarre, je sentais à l’avance qu’elle allait me plaire, il ne pouvait y avoir que de la beauté sous autant de centimètres de nacryline synthétique.

-Il fait froid, hein.

-…………

Elle m’a a peine regardée, elle m’a jeté un regard froid et cruel, mais pour qui elle se prend celle la, c’est elle qui est habillée n’importe comment et c’est moi qu’elle snob.

-J’ai dit il fait vraiment froid ici ce soir.

-Oui, oui.

-…………….

Ma vie est un échec, 25 ans est toujours incapable de dire autre chose à une fille que je rencontre à un arrêt de bus que il fait froid aujourd’hui.

-Ça fait longtemps que tu attends le bus ?

-Oui, au moins 13 minutes.

Ouf, elle a répondu.

-C’est chiant hein.

-Oui, oui.

-………

-…........

-Dis moi, ça te tente de marcher, moi j’en peux plus d’attendre.

-Oui, pourquoi pas.

Et c’est comme ça que moi et le bonhomme Michelin, on s’est mis à marcher pour rentrer chez nous, c’était aussi simple que ça, cinq minutes avant je ne la connaissais pas et cinq minutes plus tard, la fille au manteau horrible me proposait de marcher avec elle.


Je me suis dit que si on marchait dans le même sens elle devait forcément habiter a coté de chez moi, c’est étrange, une habillée comme ça j’aurais du la remarqué bien avant, come on elle avait un rayon complet de l’Armée du Salut sur elle.

-T’habite proche d’ici ?

-Oui, au coin de Levesque et Rachel ?

-T’es sérieuse moi aussi.

Quelle coïncidence !

Il y en a eu d’autres des coïncidences, on a du marché pendant au moins 30 minutes et j’ai appris beaucoup d’autres choses sur elle.
Elle était célibataire, elle habitait seule dans un tout petit studio au coin de Levesque et Rachel, l’appart était a son ex qu’elle a fini par mettre dehors en récupérant le bail, elle est comédienne dans une troupe de théâtre ( je l’aurais juré, en la voyant, j’ai tout de suite su qu’une fille habillé de façon aussi horrible ne pouvait être qu’une excentrique, une artiste ……….), qu’elle avait des chaussures rouges ( une excentrique, je vous le dis…………) et qu’elle aimait beaucoup la glace a la vanille de Haagen Danz ( ne me demandez pas comment je l’ai su ).

C’était étrange, je n’étais pas de nature social, pas du genre en tout cas à rencontrer comme ça des jeunes filles excentriques en plein hiver a Montréal mais avec elle, j’ai tout de suite était à l’aise.
Moi qui ne disais jamais rien sur rien, j’ai encore dit rien sur rien mais je l’ai écouté me parler d’elle.
Malheureusement, le trajet était court et on est arrivé chez nous en 30 minutes a peine.

Le coté positif était qu’en fait, on était quasiment voisin…….de palier……..d’immeubles.

Elle habitait sur ma rue mais juste quelques numéros plus bas.

-Bon, on est arrivé.

-Oui, j’habite juste la.

-Enchanté, au fait, c’est quoi ton nom ?

-Si tu montes prendre un verre pour te réchauffer, je te le dis.

Incroyable, mais c’est qui ce monstre, cette chose qui bouge qui dit ce qu’elle veut, qui a un manteau énorme et qui m’invite a venir chez elle, comme ça, mais merde ou sont passés les codes de l’éthique amoureuse, ah non, non, ça ne fait pas, quelle impolitesse, quelle indécence, je, je…….

-Oui sans problème.

Je ne peux pas refuser.

Mais il ne fallait pas s’imaginer trop de choses, j’en ai connu d’autres des femmes qui te disent ouin, ouin, viens chez moi et qui en fait veulent que tu gardes leurs chats ou quelque chose comme ça.
Peut être qu’elle ne voulait rien de plus que parler avec moi, je sais pas la ou réellement me donner quelque chose a boire.
Et puis les femmes ne sont pas comme les hommes, pour une femme prendre un verre pour se réchauffer = prendre un verre pour se réchauffer alors que pour un homme prendre un verre pour se réchauffer = on baise mais de toute facon, pour un homme, il n’y a pas grand-chose qu’une femme peut dire qui ne se traduit pas dans son esprit arriéré par on baise ?

On est donc monté dans son studio, un truc horrible, tout petit mais horrible, c’était propre mais le mauvais goût régnait, je vous le dis l’endroit était juste horrible.
Il y a avait des stores violets, un set de cuisine a l’entrée qui devait dater des années 50, un lit qui était au milieu de la pièce avec un couvre-lit a édredon vert, des chaussures de toutes les couleurs, de tous les styles et de toutes les tailles qui traînaient un peu partout et des livres, des tas de livres, des encyclopédies, des atlas, des vieux trucs jaunes, des livres neufs et même des machins horribles qui semblaient être des livres de Dan Brown ou de Werber, je vous dis, plein de trucs horribles que je pourrais décrire mais je n’ai juste pas envie ( d’abord, c’est très chiant de décrire des trucs horribles, ensuite………..ensuite, c’est très chiant de décrire des trucs horribles ).

-Fais comme chez toi.

C’est facile a dire, chez moi ça ressemble pas a ça.

Bon, j’ai taché d’être gentil, j’ai enlevé mes bottes pleines de neiges et je me suis assis sur le lit, c’était le seul meuble qui semblait stable et de toute facon je ne trouvais rien d’autres ou je pouvais m’asseoir dans ce truc horrible qu’elle osait appeler un appart.

Et c’est la, la, que tout a déraillé, je me suis assis sur le lit dans cette pièce horrible, j’ai enlevé mon manteau et je l’ai posé a terre.
Je l’ai regardé, elle, elle ne faisait rien, elle me regardait puis d’un coup comme ça, elle s’est mise a me fixer fixement ( fixer quelqu’un fixement, c’est bien plus que le fixer simplement, c’est un autre niveau dans le fixage, un niveau au-dessus ), elle semblait en trance, totalement.
Et la, elle a doucement commencer a dézipper, son manteau, doucement, tout doucement,en continuant a me fixer, elle me regardait vraiment dans le blanc des yeux, les yeux dans les yeux, elle se déshabillait littéralement et c’est la, la , que j’ai vue, qu’en fait, si elle portait un manteau si énorme, c’est parce qu’elle était nue en dessous, elle ne portait rien, elle était nue, complément nue ( Bon, elle avait un jean et ses affreuses chaussures rouges mais a part ça, elle était complétement nue )..

C’était incroyable, elle avait des seins magnifiques, qui tenait bien en place, qui vous fixait eux aussi, des seins droits, ferme, des seins qui donnait des autres, des seins magnifiques, magnifiques, ces seins, ils devaient servir a donner des leçons dans un cours de chirurgie esthétique tellement ils étaient parfaits..

-Je m’appelle Aurélie.

Et elle était belle, son manteau ( celui qui est horrible ) m’avait empêché de le voir mais elle était réellement belle, elle avait de beaux cheveux mi brun, mi blond, elle avait sur elle un peu de soleil et un peu de nuit.
Sa peau était mat et la fois si pale, légèrement brillante mais en même temps plongé de noirceur.
Elle avait la peau d’une gothique qui passait ses vacances à bronzer à Ibiza.

-Aurélie je te dis.

Moi, je ne disais rien, rien, absolument rien, je la regardais et c’était tout.

-Excuse moi mais je suis pleine de neige, je vais me changer, ça ne te dérange pas.

-Moi pfffffff non, va y, fais comme chez toi, en plus tu sais ici, c’est chez toi.

-Haha, oui.

Anthony Naglaa, toujours le mot pour rire, quelle turfillion ce Anthony Naglaa.

Et elle a fait comme chez elle, son manteau a terre, elle s’est penchée et j’ai vu ces seins bouger, ces seins comme deux poires remplis de soleil, elle avait de belles et larges aréoles, on voyait, on sentait ces tétons durcir, ces seins bougeant de droite a gauche comme un balancier, de ceux qui hypnotisent, de ceux qui donnent envie de vivre, de bander, de baiser, de boire et d’écrire.

Puis, elle a ôté ses affreusetés rubis, elle s’est relevé langoureusement ( comme si le poids du monde était littéralement sur ses épaules et que conséquemment cela prenait de temps pour se relever mais qu’elle le faisait comme même avec grâce ), a détaché sa ceinture, m’a fixé encore avec un petit sourire, le même qu’une hardeuse ferait devant Saint-Pierre et elle m’a dit :

-Ca te dérange si je me mets nue, avec le chauffage, maintenant, je suis tout chaude.

Et la, elle a enlevé tout doucement son jean, je voyais sa culotte, ni un string, ni une culotte grand-mère, juste une culotte; on voyait de face ses hanches et dans sa culotte ( blanche ), on voyait une motte se dessiner, je sentais qu’elle avait des poils, plein, en temps normal je trouvais ça horrible mais la encore une fois, étrangement, j’étais plutôt attiré.
Je voyais aussi ses jambes, elle avait des longues jambes, pales et magnifiques.
Il n’y avait rien à dire sur elle a part qu’elle était magnifique, divine, bandante et exaltante.
Je me suis levé, je n’ai rien dit ( je vous l’ai dis il n’y avait rien a dire sur elle ), je me suis levé, comme ça simplement, naturellement et je suis allé vers elle, elle est restait debout a me regarder et moi je suis allé la rejoindre, elle qui était encore debout prés de sa porte, je l’ai aidé a enlever le reste de son jean qui traînait a ses pieds, je l’ai jeté je ne sais plus ou ( le jean pas elle ), j’ai regardé encore un peu son corps, ses seins, ( je bandais réellement ), ses fesses qui était pas vraiment belle, pas énormes mais au point ou j’étais je m’en foutais royalement, en fait elle m’avait eue a « Si tu montes prendre un verre pour te réchauffer, je te le dis. », j’avais déjà joui la, alors je l’ai amené jusqu’au lit, sans un mot, je me suis déshabillé et sur son lit vert, on a baisé, comme ça, simplement, presque amoureusement mais cette nuit la ce que je lui ai fait une fois son corps nu posé contre le mien, je peux pas le dire tellement c’était horrible.

Anthony Naglaa

Pour contacter Anthony Naglaa ou un autre auteur de la revue : revuenoiretblanc@hotmail.com ou laissez un commentaire .

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

j'ai vraiment bien aimé... j'aime ce style direct sans fioriture ... je dirais juste pour modérer mon propos, domage pour la fin un peu en queue de poisson...

19 avril 2007 à 07:46  
Blogger Julien Sorrenti said...

Tres drole! Ton ecriture est imagée, le langage est a la fois ancré dans le "réel" et écrit avec beaucoup de rythme et d'humour. Bravo!

23 avril 2007 à 00:26  
Anonymous Anonyme said...

Très bon, vraiment ! J’ai éclaté de rire sur « Elle avait la peau d’une gothique qui passait ses vacances à bronzer à Ibiza ». Quant à la fin, on s’attend au pire, forcément, mais de la part de la fille, pas du narrateur. Je constate aussi que la fin du texte évoque le début, boucle la boucle comme dans « Deux Petits Raisins Secs ». C’est une figure de style récurrente ?

11 octobre 2007 à 03:39  

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