Maman, tu crois en Dieu ?
- Maman, maman!
La voilà Kawabi, ma fille de 8 ans, toujours surexcitée.
- Oui, Kawabi?
- Tu crois en Dieu?
Je préparais une tarte aux amandes, mais là, je tenais la garniture en suspension.
- Oui, mon cœur. Je crois en Dieu.
Elle resta silencieuse un moment. J'ai lavé mes mains et je l'ai assise sur le comptoir.
- Pourquoi tu le demandes?
Jo Ann von Haff
Elle haussa les épaules.
Si j'ai appris quelque chose avec ma fille, c'est que rien n'est jamais gratuit. Elle ne pose jamais des questions par œuvre du Saint Esprit. Alors, si elle me posait des questions à propos de Dieu, je n'ai qu'à chercher la sagesse et la patience là où on les trouve...
- Qu'est-ce qui te préoccupe?
- Pourquoi tu crois en Dieu?
La voilà la question à un million!
- Je ne sais pas, ma puce... C'est quelque chose qui vient de l'intérieur... je le sens dans mon cœur...
- Mais tu ne Le vois pas!
- C'est ce qu'on appelle la "foi", Kawabi. Tu ne vois pas Dieu, mais tu sais qu'Il est là.
- Il est là maintenant?
- Toutes les secondes. - j'ai pris ses petites mains entre les miennes - Il est partout.
- Il nous aime?
- Oui... nous sommes Ses enfants. Il nous aime comme je t'aime toi. - j'ai souri.
Mais j'ai aussitôt vu son expression sérieuse, signe avant-coureur s'il en est qu'elle allait poser une question qui nécessitait plus de sagesse que je n'en possédais.
- Tu peux me poser des questions. - j'ai dit.
- Dieu, Il est puissant?
- Oui, très puissant. Il donne la vie. Il crée. Il guérit. Il sauve.
Alors là, je croyais entendre ma mère, moi qui étais croyante mais non pratiquante.
- Il sauve?
- Oui, Kawabi.
- Il n'a pas sauvé papa.
Voilà... la question à cinq millions.
- Si Dieu existe... pourquoi papa est mort?
Ciel... comment répondre à cette question? Comment dire à ma jolie fille que c'était un coup du destin, que c'était un accident? J'entendais déjà ses questions... Si Dieu existe, pourquoi a-t-Il détruit notre famille? Pourquoi a-t-Il laissé des orphelines? Pourquoi leur avait-Il pris un homme qui avait tant à donner? Pourquoi...?
Non... ce n'étaient pas les questions de Kawabi, c'étaient les miennes. Des questions qui n'avaient toujours pas de réponses à mes yeux.
- Hein, maman? Comment tu peux croire en Dieu s'Il nous a enlevé papa?
Je me suis assise et j'ai pris Kawabi dans mes bras.
- Tu sais, ma jolie... c'est parce que je crois en Dieu que je sais que papa va bien. C'est parce que je crois en Lui que je sais qu'un jour, Il nettoiera mes larmes, guérira mes blessures. Ton papa est un ange et il est toujours avec toi. Tout le temps. Tu peux lui parler. Il t'écoutera. Il te protégera. Il sera toujours là pour toi et tu le sauras dans ton cœur.
Elle hocha la tête et se mit son pouce dans la bouche. J'ai caressé ses cheveux.
- Demain, le soleil se lèvera à nouveau, Kawabi. Et il brillera. Peu importe s'il pleut. Il y aura toujours un arc-en-ciel. Tous les jours tu seras plus forte... La vie est comme un vélo... Tu tomberas plusieurs fois, mais tu te relèveras et tu rouleras... Souviens-toi que ton chemin, c'est toujours devant, jamais derrière.
Je ne savais pas si ma fille, aussi intelligente était-elle, comprenait tout ce que je disais.
- Tu te souviens des éclipses?
- Oui, maman... le Soleil disparait alors que c'est encore jour...
- C'est exact. Quand tu es triste, c'est comme une éclipse. La joie, la santé, l'amour, le bonheur... toutes les bonnes choses, reviennent avec le soleil... Une éclipse ne dure jamais longtemps...
***
Kawabi aida sa mère à préparer la tarte aux amandes qu'elles aimaient tant. Quand ce fut prêt, Kawabi oublia ses questions à propos de Dieu et se blottit dans les bras de sa mère.
- Je t'aime, maman.
- Je t'aime de la terre au ciel, Kawabi...
*
Jo Ann von Haff
Pour contacter Jo Ann von Haff ou un autre auteur de la revue : revuenoiretblanc@hotmail.com ou laissez un commentaire.
La voilà Kawabi, ma fille de 8 ans, toujours surexcitée.
- Oui, Kawabi?
- Tu crois en Dieu?
Je préparais une tarte aux amandes, mais là, je tenais la garniture en suspension.
- Oui, mon cœur. Je crois en Dieu.
Elle resta silencieuse un moment. J'ai lavé mes mains et je l'ai assise sur le comptoir.
- Pourquoi tu le demandes?
Jo Ann von Haff
Elle haussa les épaules.
Si j'ai appris quelque chose avec ma fille, c'est que rien n'est jamais gratuit. Elle ne pose jamais des questions par œuvre du Saint Esprit. Alors, si elle me posait des questions à propos de Dieu, je n'ai qu'à chercher la sagesse et la patience là où on les trouve...
- Qu'est-ce qui te préoccupe?
- Pourquoi tu crois en Dieu?
La voilà la question à un million!
- Je ne sais pas, ma puce... C'est quelque chose qui vient de l'intérieur... je le sens dans mon cœur...
- Mais tu ne Le vois pas!
- C'est ce qu'on appelle la "foi", Kawabi. Tu ne vois pas Dieu, mais tu sais qu'Il est là.
- Il est là maintenant?
- Toutes les secondes. - j'ai pris ses petites mains entre les miennes - Il est partout.
- Il nous aime?
- Oui... nous sommes Ses enfants. Il nous aime comme je t'aime toi. - j'ai souri.
Mais j'ai aussitôt vu son expression sérieuse, signe avant-coureur s'il en est qu'elle allait poser une question qui nécessitait plus de sagesse que je n'en possédais.
- Tu peux me poser des questions. - j'ai dit.
- Dieu, Il est puissant?
- Oui, très puissant. Il donne la vie. Il crée. Il guérit. Il sauve.
Alors là, je croyais entendre ma mère, moi qui étais croyante mais non pratiquante.
- Il sauve?
- Oui, Kawabi.
- Il n'a pas sauvé papa.
Voilà... la question à cinq millions.
- Si Dieu existe... pourquoi papa est mort?
Ciel... comment répondre à cette question? Comment dire à ma jolie fille que c'était un coup du destin, que c'était un accident? J'entendais déjà ses questions... Si Dieu existe, pourquoi a-t-Il détruit notre famille? Pourquoi a-t-Il laissé des orphelines? Pourquoi leur avait-Il pris un homme qui avait tant à donner? Pourquoi...?
Non... ce n'étaient pas les questions de Kawabi, c'étaient les miennes. Des questions qui n'avaient toujours pas de réponses à mes yeux.
- Hein, maman? Comment tu peux croire en Dieu s'Il nous a enlevé papa?
Je me suis assise et j'ai pris Kawabi dans mes bras.
- Tu sais, ma jolie... c'est parce que je crois en Dieu que je sais que papa va bien. C'est parce que je crois en Lui que je sais qu'un jour, Il nettoiera mes larmes, guérira mes blessures. Ton papa est un ange et il est toujours avec toi. Tout le temps. Tu peux lui parler. Il t'écoutera. Il te protégera. Il sera toujours là pour toi et tu le sauras dans ton cœur.
Elle hocha la tête et se mit son pouce dans la bouche. J'ai caressé ses cheveux.
- Demain, le soleil se lèvera à nouveau, Kawabi. Et il brillera. Peu importe s'il pleut. Il y aura toujours un arc-en-ciel. Tous les jours tu seras plus forte... La vie est comme un vélo... Tu tomberas plusieurs fois, mais tu te relèveras et tu rouleras... Souviens-toi que ton chemin, c'est toujours devant, jamais derrière.
Je ne savais pas si ma fille, aussi intelligente était-elle, comprenait tout ce que je disais.
- Tu te souviens des éclipses?
- Oui, maman... le Soleil disparait alors que c'est encore jour...
- C'est exact. Quand tu es triste, c'est comme une éclipse. La joie, la santé, l'amour, le bonheur... toutes les bonnes choses, reviennent avec le soleil... Une éclipse ne dure jamais longtemps...
***
Kawabi aida sa mère à préparer la tarte aux amandes qu'elles aimaient tant. Quand ce fut prêt, Kawabi oublia ses questions à propos de Dieu et se blottit dans les bras de sa mère.
- Je t'aime, maman.
- Je t'aime de la terre au ciel, Kawabi...
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Jo Ann von Haff